Le médecin de famille

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Chapichapo
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Le médecin de famille

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La rencontre sur une route de Patagonie en 1960, d'un mystérieux médecin, et d'une famille Argentine héritant d'un somptueux hôtel situé sur le lac Nahuel Huapi. Premier client de cet hôtel ce médecin brisera progressivement la méfiance de ses hôtes en intervenant par de mystérieuses injections sur la croissance de l'héroïne du film et sur la grossesse de la maman.
Parallèlement il offrira au père le financement lui permettant de produire industriellement les poupées artisanales qu'il confectionne, au risque faire perdre leur âme à ses créations.

Ce troisième film de Lucia Puenzo est un petit bijou de subtilité et d’ambiguité, tant sur un plan dramatique, celui des rapports de J… M… avec Lilith et sa famille, que celui de la composition visuelle, avec ces images à la fois magnifiques et inquiétantes . Le lac au bord duquel se sent si à l’aise le docteur monstrueux est l’équivalent de ces lieux de Bavière où l’âme romantique Allemande s’est largement épanchée, et dévoyée. Lucia Puenzo a su convoquer l’univers sublime de Caspar David Friedrich et celui plus dérangeant d’un hôtel « Overlook » Kubrickien, pour développer un récit trouble de fascination et de répulsion. L’extraordinaire séquence qui se déroule dans une usine d’assemblage de poupées, où sont exposées des séries d’yeux et de têtes est particulièrement dérangeante, tout comme l’envol final sur le lac avec son arc de cercle d’une pureté obscène. L’interprétation est à la hauteur de la qualité esthétique notamment la petite Lilith avec son regard magnétique et le docteur J…M…à l’énigmatique visage marmoréen. La réalisatrice reste cependant très discrète sur les raisons d’état ayant fait de l’Argentine du Paraguay et du Brésil des terres d’accueil des criminels nazis même si au passage, elle égratigne quelque peu les filières Vaticanes.
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Lee Van Cleef
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Re: Le médecin de famille

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Chapichapo a écrit :Lucia Puenzo a su convoquer l’univers sublime de Caspar David Friedrich et celui plus dérangeant d’un hôtel « Overlook » Kubrickien, pour développer un récit trouble de fascination et de répulsion.
Ou comment enflammer les esprits rétifs en jumelant dans une même phrase le huit-clos marmoréen de ce bon vieux Stanley et l'indicible mélancolie que dégagent à pleines bouffées les paysages solitaires du génial peintre allemand. Le film est sorti dans les salles la semaine dernière, n'est-ce pas ? Ca pourrait valoir la peine de se décarcasser à trouver un cinéma l'incluant dans son programme.
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Chapichapo
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Re: Le médecin de famille

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Lee Van Cleef a écrit :
Chapichapo a écrit :Lucia Puenzo a su convoquer l’univers sublime de Caspar David Friedrich et celui plus dérangeant d’un hôtel « Overlook » Kubrickien, pour développer un récit trouble de fascination et de répulsion.
Ou comment enflammer les esprits rétifs en jumelant dans une même phrase le huit-clos marmoréen de ce bon vieux Stanley et l'indicible mélancolie que dégagent à pleines bouffées les paysages solitaires du génial peintre allemand. Le film est sorti dans les salles la semaine dernière, n'est-ce pas ? Ca pourrait valoir la peine de se décarcasser à trouver un cinéma l'incluant dans son programme.
Encore 11 salles en région Parisienne cette semaine pour ce film qui représentera l'Argentine dans la course à l'oscar 2014 du meilleur film étranger.
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Chapichapo
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Re: Le médecin de famille

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Il ya quelques semaines, je vous invitais à découvrir le film de Lucia Puenzo "Le médecin de famille". Ce matin à l'écoute de "Old gringo" de Lee Holdridge, je me suis intéressé au film proprement dit dont l'action se situe dans le Mexique révolutionnaire de Pancho Villa où il mêle les destins de trois caractères indépendants :
celui d'une institutrice incarnée par Jane Fonda
celui d'un général de l'armée révolutionnaire campé par JImmy Smits
enfin celui d'un journaliste âgé (the old gringo) auquel Gregory Peck prête ses traits.
Le tout dynamiquement mené est fort agréable à regarder.
Le rapport avec Lucia Puenzo mentionnée ci dessus, c'est que c'est son papa Luis Puenzo qui a réalisé en 1989 cet "Old Gringo" , et que ce monsieur fut récompensé 4 ans plus tôt par le seul oscar du film en langue étrangère décerné à l'Argentine pour "l'histoire officielle".
Sa fille présélectionnée pour "le médecin de famille" n'a malheureusement pas été retenue dans le dernier carré (en fait ils sont 5).
Quant à la France, elle tient le record de nominations dans cette catégorie (36) et a été récompensée 12 fois dont 8 avant 1963 soit la 2ème position juste derrière l'Italie.
Pour en revenir à Lee Holdridge, sa partition est parfaitement capiteuse, en voici une suite ci dessous.

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