Propos de cinéastes sur d'autres cinéastes...

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Pierrebrrr
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Re: Propos de cinéastes sur d'autres cinéastes...

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C'est vrai, se faire qualifier de Pauvre garçon, avec la condescendance du cocher qui chasse une mouche, c'est fort bienveillant. Je crois que pour Godard, Tarentino ne mérite même pas qu'on s’énerve. Il le dit un peu plus loin d'ailleurs.
"Le cinéma, c'est comme l'amour, quand c'est bien fait, c'est merveilleux, quand c'est mal fait, c'est un petit peu merveilleux aussi." S.Donen

Octobre 2014: 31 jours, 31 films :http://trainfantome.blogspot.com/
Guillaume
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Re: Propos de cinéastes sur d'autres cinéastes...

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Nicolas Boukhrief défend les derniers Argento, "Showgirls", Kubrick, Friedkin, Fellini et les autres sur:

Guillaume
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Re: Propos de cinéastes sur d'autres cinéastes...

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Alan Parker, "le grand entretien" dans Studio Ciné Live 67:


"Pour être franc, Hollywood n'a plus aucun intérêt.
Dans les années 80-90, chaque studio produisait encore des drames, des blockbusters, des petits et des grands films pour séduire l'ensemble du public. Aujourd'hui, l'ensemble de la production est concentré sur les jeunes spectateurs. Tout est action, superhéros et effets spéciaux.
Mon fils adore tous ces CAPTAIN AMERICA, mais moi non. Je rêve à ce que pourrait produire Christopher Nolan aujourd'hui s'il n'avait pas à intégrer dans ses films, la nécessité de faire beaucoup d'entrées. J'aimerais le voir mettre en scène un film avec seulement trois millions de dollars.
Prenez Peter Jackson: il a une entière liberté de création, reçoit tout l'argent qu'il souhaite mais uniquement parce qu'il fabrique des blockbusters.
Il fait ce qu'Hollwyood attend de lui, pas un film sur le racisme en Nouvelle Zélande!
C'est la même chose avec Ridley et Tony Scott lorsqu'il était de ce monde. Nous n'avons pas suivi exactement le même chemin. Ils sont davantage entrés dans le système, ils ont intégré la nécessité de réaliser des films à grand succès.
Ridley Scott est un metteur en scène surdoué, sûrement l'un des plus influents de sa génération, mais il a fait de très mauvais films car il n'a plus rien à dire. Aujourd"hui, il est plus intéressé par la forme que par le fond."
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Lee Van Cleef
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Re: Propos de cinéastes sur d'autres cinéastes...

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Propos de l'éminent et sage Bertrand Tavernier, fraichement recueillis dans les pages de l'indémodable Journal de Mickey :

"Ecoutez, je pense qu'il faut de toute urgence dissiper les malentendus autour de Michael Bay. Là où tout le monde accable un tâcheron racoleur, je vois, moi, un artiste doté d'une véritable sensibilité. Quand il filme Megan Fox au début de Transformers 2, la croupe hissée haut sur une moto qu'elle bichonne tendrement, vous pouvez sentir l'amour qu'éprouve Bay pour l'Eternel féminin. On n'avait plus vu de portraits de femme aussi honnêtes et en même temps aussi flamboyants depuis George Cukor, au bas mot. Et n'oublions pas ce sens du rythme, cette formidable gourmandise de péripéties en tous genres : Raoul Walsh aurait été très jaloux d'Armageddon, s'il avait vécu assez longtemps pour se le prendre en pleine figure. Et puis quel fabuleux inventeur de formes révèle Bad Boys 2 ! Le plan-séquence qui démarre d'un hélicoptère en plein vol pour s'achever sur le dancefloor en se tortillant sous l'entrecuisse de nymphettes gesticulantes, je trouve ça phénoménal. Il y a une volonté de faire progresser le langage cinématographique qui est digne de Welles ou Hitchcock à leurs plus belles heures. Mais au lieu de se répandre en génuflexions admiratives, nos élites condescendantes préfèrent jouer la carte du cynisme de mauvais aloi. Pauvre Michael Bay, qui ne mérite pas cet aveuglement terrible !"

T'as raison, Tatave ! Qu'on porte aux nues et même au-delà le divin Michael ! Qu'on passe au fil du katana tous les peine-à-jouir coupables de tirades blasphématoires !
Guillaume
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Re: Propos de cinéastes sur d'autres cinéastes...

Message non lu par Guillaume »

Le réalisateur Joe Alves évoquant William Friedkin et George Pan Cosmatos...:

http://www.devildead.com/indexdossier.p ... =70&page=2


"Vous savez, il y a trois personnes sur cette Terre que je déteste. Alan Lansburg, George Cosmatos et William Friedkin. Ce dernier étant probablement le pire. Mauvais caractère, désagréable, coléreux misogyne, raciste à un point inimaginable. J’ai commencé avec lui le tournage de JADE et j’ai démissionné après près d’un mois de travail. Horrible. Nous étions à Chinatown et il n’arrêtait pas de singer les personnes asiatiques autour de nous. Un homme répugnant."

"George Pan Cosmatos était l’une des pires personnes avec lesquelles j’ai jamais travaillé. Mon ami Bill Kenny avait déjà bossé avec lui auparavant mais il a démissionné. Il avait plus ou moins la même équipe que moi. Ils m’ont appelé et supplié de sauver le projet et de rencontrer Cosmatos. Je le rencontre, on a un déjeuner : c’était un homme extrêmement sympathique. Après deux semaines de travail sur le plateau, j’ai été voir le producteur en lui disant que je partais. Ce Cosmatos est un trou du cul total.Il me convainc de rester et je retourne sur le plateau le lendemain. Cosmatos arrive et se met à hurler à l ‘équipe « mais c’est pas possible! Je ne sais pas comment tourner dans ces conditions! ». on avait construit le sommet de la Maison Blanche, et il fallait organiser les déplacements des acteurs. Je lui indique comment faire et il me hurle dessus « ne me dis comment mettre en scène! » et je lui réponds « tu dis que tu ne sais comment tourner, je ne fais que te donner des indications ! ». Et il devenait totalement fou sur le tournage. Pourtant, à la fin de journée, il revint vers moi en me disant à quel point la journée avait été fantastique. Je lui demandé alors pourquoi il n’allait pas hurler ça directement à l’équipe après qu’il leur ait aboyé dessus ce matin en indiquant que leur travail était horrible. Il ne l’a pas fait. Une autre anecdote à propos d’un morceau de décor qui était mauve. IL vient vers mois et me dit « mauve? mais comment tu peux me faire ça? Ma femme est en train de mourir : tu ne sais pas que le mauve est la couleur de la mort? ». (soupir). Voilà ce que c’était de travailler avec lui. Le tournage s’est terminé et je suis allé le voir en lui demandant « Ne m’appelle plus jamais. Tu me comprends? plus jamais ». Je n’ai plus jamais eu envie d’avoir à faire avec lui. Affreux. Il est mort mais c’était un homme affreux. Encore un exemple : Charlie Sheen, qui venait d’être dans la presse à propos de cette histoire de prostituée, devait justement tourner un scène avec une prostituée. Il est allé voir George en lui demandant de ne pas la faire, que c’était de très mauvais gout après ce qui se passait dans la presse. Il a été obligé de la tourner."
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Re: Propos de cinéastes sur d'autres cinéastes...

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Finalement W.F. a peut-être mérité son petit séjour en prison au milieu des Hispanos, Chinetoques et autres.
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Wyatt Earp
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Re: Propos de cinéastes sur d'autres cinéastes...

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Quel séjour en prison ?
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Re: Propos de cinéastes sur d'autres cinéastes...

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Flûte j'ai confondu avec Mac Tiernan! :oops:
Donc je corrige, Friedkin mériterait d'avoir a réaliser un film en immersion dans Chinatown.
Guillaume
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Re: Propos de cinéastes sur d'autres cinéastes...

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Bertrand Tavernier visiblement peu client de Michael Cimino et son cinéma...:


"HEAVEN’S GATE contient en germe tous les défauts des films ultérieurs de Cimino, casting improbable ou médiocre, sauf Huppert « que Vincent Canby jugeait la moins credible de toutes les madames du western », ce qui est peut être juste historiquement mais faux quant à la qualité de l’interprétation), direction d’acteur médiocre (John Hurt, Walken, Sam Wasterson), scénario et dialogue écrits parfois avec les pieds. C’était en partie racheté par un flamboiement visuel, une vraie virtuosité plastique mais à chaque vision, la sottise de certains dialogues, saute aux yeux. Et cela s’aggravera dans l’Année du Dragon. Il reste des passages brillants mais la dramaturgie est inerte (4 ou 5 fois la même scène entre le héros et son supérieur), la vision de l’Orient infantile (il choisira une japonaise pour jouer une chinoise ce qui lui vaudra des attaques très violente de la communauté asiatique).
Je l’ai vu plusieurs fois à Lyon et le trouvait très pénible, arrogant et pas du tout intelligent. Reste le sublime DEER HUNTER son seul film abouti. Le Canardeur est agréable mais mineur. Volker Schlonndorf me disait qu’il était inculte, ne lisait rien et vivait sur l’argent de Heaven’s Gate.
J’ai rencontré des dizaines de réalisateurs américains. Il était le moins intéressant.
Rien chez Walken dans HEAVEN'S GATE ne sonne juste par rapport à l’époque, au lieu. Ni son accent, ni sa manière de marcher Il joue son personnage comme un maffieux new yorkais d’aujourd’hui. Très peu d’acteurs américains étaient capables de se déplacer dans des rôles historiques (d’où le recours aux comédiens britanniques ou européens), sauf certains acteurs de western (Lancaster était formidable dans le Guépard et Sterling Hayden dans 1900. Il suffit de comparer Walken qui a été bon dans des polars modernes et Jack Palance qui joue le même personnage dans SHANE (inspiré par les mêmes évènements historiques) pour voir la différence, la justesse de Palance, cette manière d’être à la fois étranger à la communauté, au décor et pourtant faisant partie de la même époque, respirant le même air. Hurt n’a qu’une seule note. Je n’aime guère non plus cette manière de filmer les étrangers (des braillards « qui semblent sortis d’une opérette de Sigmung Romberg » écrivait Pauline Kael) qui sont incapables d’avoir un plan sensé. Il faudra un Américain pour leur donner l’idée de la tortue, ce à quoi ces professeurs, ces intellectuels, ces chasseurs n’ont pas pensé. Heureusement un Américain blanc veille et leur donne un surplus d’intelligence et de tactique (dans la réalité ils ont été intelligents, se sont planqués sans se faire tirer dessus, ont cerné les éleveurs qui ont été délivrés par l’armée). En fait il n’y a aucune différence dans la vision de Cimino entre la manière dont il filme cette communauté et son approche délirante de fausseté de Salvatore Giuliano. C’est la même arrogance américaine (qui lui fait reprocher à Rosi de se tromper sur l’age de Giuliano qu’on ne voit jamais dans le film, ce qu’il n’a pas réalisé – il n’a pas vu le film. La différence entre LE SICILIEN et HEAVEN’S GATE, réside dans la splendeur visuelle du second (alors que Cimino à Lyon vomissait sur Vilmos Szgismond avec une hargne incompréhensible). Ses autres films en dehors de l’Année du Dragon sont beaucoup plus platement photographié. Et puis l’entendre parler de la Condition Humaine de Malraux vous achevait. C’était une vision de bande dessinée qui ne comprenait rien à la situation politique"
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