Creepshow (John Harrison)

Histoires d'Outre-Tombe

La décade prodigieuse • Publié le 07/02/2019 par

CreepshowCREEPSHOW (1982)
CREEPSHOW
Compositeur :
John Harrison
Durée : 74:21 | 48 pistes
Éditeur : La-La Land Records (2014)

 

4 out of 5 stars

 

On a généralement la dent assez dure contre Creepshow qui, de l’avis des âmes rigides, siérait fort mal à George A. Romero, prince de l’horreur séditieuse et de la subversion faite chairs putréfiées… Eh ! Quoi, les grands de ce monde n’auraient donc pas le droit de s’octroyer, même de loin en loin, une petite récréation ? Surtout que cette friandise-là ne manque pas de saveur. Bariolé d’autant de couleurs phosphorescentes qu’un sapin de Noël, gourmand sans discrimination des sarcasmes corrosifs des EC Comics et des cadrages de traviole de l’esthétique naissante des eighties, le film pique les plaisirs puérils comme à la pointe d’une brochette. Le dernier à jouir de ce banquet criard n’est clairement pas John Harrison, précieux homme-orchestre dans le clan Romero. Ses jouets électroniques en bandoulière, qui ne demandent qu’à faire autant de dégâts que le lance-pierre d’un sale gosse, il redouble d’humour noir là où tant de ses confrères auraient succombé à l’attrait toxique des jump scares sonores et du simulacre synthétique d’un grand orchestre. En préambule de ce petit florilège de trouvailles barrées et piquantes sous la dent, une grand-messe susurrée par de sataniques têtes blondes semble dire aux âmes pénétrant en ces lieux qu’elles feraient aussi bien d’abandonner tout espoir. Pas de panique ! John Harrison, le véritable gardien de cette crypte plus accueillante qu’il n’y paraît, n’est pas d’aussi patibulaire composition.

  Stephen King a vraiment la main verte

Benjamin Josse
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